Le vin, bon pour la santé, jusqu’à un certain degré

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vin alcoolL’idée que le vin est bon pour la santé est à prendre avec beaucoup de précautions. Car l’alcool, en prise régulière, est définitivement nocif.

 

Un peu de vin est bon pour la santé. Cet axiome est devenu aussi populaire et partagé que le célébrissime slogan « Un verre, ça va. Deux verres, bonjour les dégâts ». Cette valorisation du vin est intimement liée à la place unique de la viticulture française. Premier producteur de vin au monde, la France est très mal placée pour avoir un regard critique sur « la divine bouteille ». D’où cet étonnant tour de passe-passe national consistant à « oublier » que le vin est de l’alcool, et que l’alcool créé de graves dommages pour la santé.

 

Le mythe du French Paradox

 

En 1992, Michel de Lorgeril, chercheur en nutrition au CNRS, publie dans la revue scientifique The Lancet un article, véritable pavé dans la mare de l’alcoologie. Le mythe du French Paradox vient de naître. Selon cette théorie, la consommation modérée d’alcool (tout particulièrement sous forme de vin) protègerait les Français des maladies cardio-vasculaires et des infarctus du myocarde, affections deux fois plus fréquentes aux Etats-Unis. Les propriétés anti-oxydantes des polyphénols expliqueraient en bonne partie ce fameux paradoxe (bonne chère à la française = bonne santé). Lire Un verre de vin contre l’infarctus

 

L’alcool tue

 

Le corrolaire de la thèse des bienfaits du vin et d’une consommation modérée d’alcool est tout aussi « explosif » : l’alcool rend malade, favorise nombre de cancers et tue. Dans un récent article, l’Inra rappelle que le risque de survenue d’un cancer (voies aérodigestives supérieures, colon, sein, foie) augmente statistiquement dès une consommation moyenne de 10 grammes d’alcool par jour (environ un verre de vin de 12,5 cl ou un verre de bière de 25 cl).

 

Le risque s’élève au premier verre

 

Un verre n’est pas franchement dangereux, mais le risque commence déjà à s’élever et ne cesse de croître avec la dose. Les chercheurs en alcoologie mettent en lumière un autre phénomène : les personnes ayant un peu tendance à boire (plus de 10 grammes d’alcool par jour cumulent plus de facteurs de risque de cancer (par exemple : âge, tabagisme, excès de poids, sédentarité, déséquilibres alimentaires…) que les personnes consommant moins d’alcool. Du coup, le risque général pour la santé s’aggrave.

 

Le French Paradox n’est donc en aucun cas un visa pour une consommation d’alcool allègre et sans conséquences.

 

JC Nathan

 

http://www.inra.fr/content/view/full/134575

 

Photo : Sébastien Ortola

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