Poissons à consommer avec prudence : l’avertissement de l’Agence sanitaire

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poisson pollution

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Rançon de la pollution de la mer et des cours d’eau, certains poissons sont à consommer avec précaution, en particulier chez les populations dites sensibles.

 

Tous les poissons ne sont pas bons pour la santé, en particulier pour les populations dites sensibles (femmes enceinte ou allaitantes, petits enfants, personnes âgées, immunodéprimés…). C’est ce qui ressort nettement des recommandations de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Du fait de leur contact permanent avec l’environnement, admet l’Agence, certaines espèces de poissons sont susceptibles d’être contaminées par des substances chimiques (PCB, méthylmercure…) ainsi que par des bactéries et des parasites.

 

Consommer du poisson mais pas trop

 

Du coup, l’Anses dont le rôle est à la fois de donner des lignes de conduite en matière de nutrition et d’alerter sur les divers risques sanitaires, se livre à un délicat « pas de deux ». Un pas en avant : « Consommer du poisson deux fois par semaine, dont un poisson gras (saumon, maquereau, truite fumée, sardine, hareng…) pour les bons Oméga-3 (à longue chaîne). » Un pas en arrière : L’Anses liste les précautions à prendre pour ne pas risquer de contamination :

 

• Varier les espèces et les lieux d’approvisionnement.

 

• Limiter à deux fois la consommation de poissons d’eau douce fortement bio-accumulateurs (anguille, barbeau, brème, carpe, silure..).

 

• Limiter la consommation de certains poissons de mer connus pour être plus contaminés : requins, lamproies, espadons, marlins et sikis.

 

• Cuire à cœur le poisson de mer frais.

 

• Eviter la consommation de coquillages ne provenant pas d’une zone d’élevage autorisée et contrôlée.

 

Fillettes, adolescentes, femmes enceintes

 

Les mesures de prudence doivent être renforcées auprès de certaines populations  plus sensibles : fillettes et adolescentes, femmes en âge de procréer, femmes allaitantes, femmes enceintes, enfants de moins de trois mois, personnes âgées ou/et immunodéprimées…

 

Ces personnes plus vulnérables ne doivent pas consommer de poissons bio-accumulateurs (en particulier ceux d’eau douce) plus d’une fois tous les deux mois. Une forte exposition pourrait être désastreuse sur le développement mental et moteur d’un enfant exposé pendant la grossesse ou l’allaitement.

 

Polluants organiques persistants

 

Derrière ces recommandations officielles, un peu aseptisées, se révèle la situation alarmante de l’environnement, en particulier des cours d’eau et rivières de France (à lire sur le site : La pollution des rivières et cours d’eau). Leur contamination par diverses substances toxiques, en particulier par les polluants organiques persistants (POP) type PCB (polychlorobiphényles), dioxines ou mercure, est avérée dans certaines régions.

 

En 2012, l’Agence avait dû interdire la commercialisation et la consommation d’une variété de poissons, les aloses feintes, pêchées en Dordogne et Garonne.  La toxicité chronique des PCB et plus généralement des POP est très problématique : effets cancérogènes, problèmes de thyroïde, dommages du foie, baisse des défenses immunitaires, problèmes de reproduction…

 

JC Nathan

 

A lire aussi : PCB,

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Source : www.anses.fr

Image : www.bretagnesecrete.com