Les gros poissons atteints par le réchauffement

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poissons et réchauffement

Le réchauffement de la température des océans et la baisse de l’oxygène disponible risquent d’affecter la croissance des poissons. C’est le résultat d’une récente étude scientifique canadienne.

 

poissons et réchauffement

Les gros poissons n’aiment pas les eaux trop chaudes ! Une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Colombie Britannique à Vancouver vient de révéler que le réchauffement des eaux, en s’accompagnant d’une baisse d’oxygène disponible, aurait d’importantes répercussions sur la taille des poissons.

 

Les multiples conséquences d’une montée des températures

On savait que le réchauffement climatique et la montée de la température moyenne des océans commençaient à avoir des effets négatifs sur les écosystèmes marins, notamment en provoquant diverses migrations d’espèces défavorables à la faune marine. L’étude parue dans la revue Nature Climate Change qui a porté sur 600 espèces démontre une nouvelle conséquence négative. Pour grandir, les poissons ont besoin de satisfaire leurs besoins énergétiques, l’oxygène étant l’un des composants de leurs ressources énergétiques. Si cette source est moins abondante, ce qui arrive quand la température de l’eau se réchauffe,  leur croissance est en partie freinée.

 

Une baisse de poids de 14 à 24%

Les gros poissons les plus demandeurs en oxygène, comme le cabillaud, seraient les plus touchés. Selon les modèles élaborés par les chercheurs canadiens, les poissons pourraient voir leur poids diminuer de 14 à 24% en moyenne d’ici à 2050, si l’on restait dans un scénario de très fortes émissions de gaz à effet de serre (projection d’une hausse de température de 2 à 5,4° d’ici à 2100). Quasiment toutes les régions océaniques seraient touchées de l’Océan indien au Pacifique en passant par l’Atlantique. Les chercheurs canadiens font le lien avec les autres menaces qui pèsent sur les océans (surpêche, pollution) et craignent que ces différents facteurs aient un fort impact sur le fonctionnement des écosystèmes, l’industrie de la pêche, la disponibilité globale de protéines au niveau mondial.

 

Eric Allermoz

Publié le 26 juin 2013

Source : nature.com « Shrinking of fishes exacerbates impacts of global ocean changes on marine ecosystems »William W.L. Cheung, Jorge L. Sarmiento, John Dunne,Thomas L.Frölicher, Vicky W.Y.Lam, M.L. Deng Palomares, Reg Watson&Daniel Pauly

Crédit photo : Julien Derozier