Les écoles se convertissent doucement au bio

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cantine et repas bio

cantine et repas bio

Commune après commune, école par école, la distribution de repas bio progresse doucement en France. C’est souvent une bonne nouvelle pour les enfants.

 

Le bio arrive doucement dans les écoles et les assiettes des enfants. Chaque école qui « verdit » sa cantine l’annonce à grands renforts médiatiques. Paris s’enorgueillit de distribuer 60% de produits bio dans les écoles primaires. Mouans-Sartoux (Alpes Maritime), Saint-Etienne, Val de Drôme, etc… chaque commune convertie communiquent avec fierté sur sa venue au bio.

 

Une bonne nouvelle pour les enfants

 

Signe de modernisme, responsabilité citoyenne, souci pour la santé des enfants… le bio à l’école est un « marqueur » politique (au sens large) et souvent, une bonne nouvelle pour les enfants. Un exemple : dans le petit village de Langouët (Ille-et-Vilaine), l’amélioration de la qualité des repas a fortement accru la fréquentation de la cantine ; le nombre des repas distribués a doublé.

 

Des écoliers qui jardinent

 

L’arrivée du bio s’accompagne parfois d’initiatives très fortes.  A Mouans-Sartoux, la mairie a reconverti une friche de quatre hectares en potager bio et créé une régie communale agricole. Les écoliers participent à la culture de pommes de terre, radis, courgettes, blettes, fenouil… La commune vise une production de 20 tonnes de façon à couvrir les deux-tiers des besoins des trois cantines passées à 100% de bio.

 

Le bio pas si cher

 

Selon l’association Colibris (créée sous l’impulsion de Pierre Rabhi), un repas bio est seulement 10% à 15% plus cher qu’un repas normal, soit entre 0,48 € et 0,60 € par repas. Seul l’achat des matières premières est impacté, et celles-ci ne représentent que 20 à 30% du coût total d’un repas.

 

Résultat national insuffisant

 

Au-delà de l’effet médiatique, la progression du bio est très inférieure aux objectifs affichés par les pouvoirs publics. Lors du Grenelle de l’environnement, la France s’était engagée à introduire 20 % de produits biologiques dans les cantines scolaires dès 2012. Six ans après la tenue du Grenelle, on atteindrait à peine 2 à 3% de produits bio dans les cantines. Le site qui recense communes et cantines bio (Cartes Cantines bio) affiche modestement une soixantaine d’adresses.

 

Une petite révolution

 

Si le passage au bio des cantines se fait lentement, c’est sans doute parce qu’il implique une réorganisation complète des circuits d’approvisionnement. Il faut mettre en place des filières biologiques paysannes locales, sélectionner les fournisseurs fiables, se confronter aux aléas du bio et à la moindre uniformisation des produits, adapter les menus…

 

Le bio peut également demander plus de travail en cuisine (nettoyage de légumes, épluchage, découpe), une formation des cuisiniers à de nouveaux modes de préparation et de cuisson, un projet pédagogique à l’intention des enfants autour de la découverte des produits, du goût, etc.

 

JC Nathan

 

Sources : www.colibris-lemouvement.org

 

Photo : BioVallée