Nicolas Le Berre, végétarien éclairé

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Auteur de Faut-il devenir végétarien

Auteur de Faut-il devenir végétarien

Nicolas Le Berre, médecin homéopathe, co-auteur avec Claude Aubert de « Faut-il être végétarien ? » chez Terre vivante. Mars 2013

 

Pourquoi faudrait-il s’orienter vers une alimentation plus végétale ?

 

Le problème de l’alimentation occidentale, c’est l’excès de protéines. Nous en consommons deux à trois fois trop. L’OMS recommande 0,5 g de protéines par kilo corporel et par jour, soit pour un homme de 70 kg environ 35 g de protéines par jour. En France, un adulte consomme 1,5 à 2 g (par kilo corporel) de protéines par jour. Soit environ 2 à 300 grammes d’alimentation carnée par jour pour un Français, et 3 à 400 g pour un Américain !

Avec 2 de protéines par kilo et par jour (voire davantage), les enfants sont confrontés à un déséquilibre encore plus important. Si on mange plus végétal, le problème de l’excès protéique ne se pose plus, car on a vite un phénomène de satiété avec les légumes.

 

Quels sont les inconvénients d’une alimentation trop protéique ?

 

Les protéines animales en excès sont à l’origine de l’acidité tissulaire, de maladies cardio-vasculaires (à cause des mauvaises graisses), et probablement de diverses maladies à caractère allergique, cancers…

L’inconvénient de manger beaucoup de produits animaux, c’est aussi que l’on se retrouve en hypoconsommation (« trop basse consommation ») de fruits et de légumes, ce qui veut dire manque de fibres, de minéraux, de toutes les molécules bio-actives présentes dans les végétaux. A la différence des végétaux, la viande n’apporte pas grand chose de plus que les protéines, sinon le fer.

 

Est-ce qu’il n’y a pas un risque de carences avec une alimentation à base végétale ?

 

Il est vrai que les protéines végétales ont un profil d’acides aminées moins riche que les protéines animales. Mais on peut facilement éviter cet écueil en jouant sur l’association des différentes sources de protéines végétales : oléagineux, légumineuses, céréales… Association que l’on a pas obligatoirement à faire à chaque repas, bien sûr.

 

Le titre de votre livre est « Faut-il être végétarien ? » Quelle est votre réponse ?

 

Le végétarisme pur et dur relève davantage d’une position philosophique – totalement respectable au demeurant – que de raisons purement nutritives. Lorqu’un occidental passe au végétarisme, il  a souvent tendance à consommer beaucoup de produits laitiers, ce qui à mon sens, n’est pas sain (le lait n’amène pas de fer, par exemple). Je prône en fait une alimentation à dominante végétale, avec un complément de produit animal, comme cela se faisait dans la cuisine traditionnelle autrefois.

 

Quelle serait la bonne dose de produits d’origine animale ?

 

Un produit animal par jour (œuf, lait, poisson…) est un bon repère. Les protéines du poisson contiennent de très bons acides gras type Oméga 3 dont il est dommage de se priver. L’œuf est aussi un excellent aliment. Mieux vaut ce type d’équilibre nutritionnel, qui ressemble globalement au régime crétois ou au régime Okinawa, plutôt qu’un végétarisme mal intégré, à base de mélanges de farine et de lait.